Garagnon-Delys-Dubois ont longtemps cru à leur victoire mais Guillem, Bascunana et Caillol ont fait un retour fantastique pour s’imposer sur le fil.
Au cours de la présentation des équipes, Jean-Paul Delhoume, avec sa verve habituel le s’adressait au public et aux joueurs : « Régalez vous, régalez nous ». L’homme au micro d’or ne s’est pas trompé.
Les acteurs ont fourni une prestation de très bon niveau avec un final à suspense. Les 3000 passionnés entassés dans le stade du Vieux Port en ont eu pour leur... Passion. Du vrai, du bon spectacle a été proposé et tous les superlatifs concernant le niveau soit disant moyen des joueurs de la région ont été effacés d’un revers de manche.
Les deux triplettes conviées dans ce cadre magique se connaissent par cœur. D’un côté Garagnon-Delys-Dubois et en face Guillem-Bascunana-Caillol. Six joueurs qui se croisent à longueur d’année sur les boulodromes régionaux. Certains jouent parfois ensemble. C’était le cas de Guillem et Delys, l’année dernière dans le même concours.
Certes l’avantage psychologique est incontestablement pour les deux anciens vainqueurs de l’épreuve Garagnon, Dubois et le troisième larron Délys. D’autant que Garagnon lors la demi-finale contre Bernardini a fait un appoint de rêve. L’entame de la partie confirme que l’on n’aborde pas ce lieu mythique, sans qu’une pression certaine ou une certaine pression viennent vous envahir.
On sent les deux équipes crispées. Elles n’ont pas encore lâché les chevaux. Garagnon et ses hommes s’adaptent mieux aux conditions en ce début de partie et font la course en tête. Le petit Caillol, tireur pur n’a pas mis encore la machine en marche malgré la présence de son fan club. L’équipe Garagnon met les bouchés doubles, Dubois joue une boule capitale à la 8e mène pour faire un petit breack (8-3).
Le carreau de Caillol
et le Guillem show
C’est le folklore dans les tribunes, l’équipe Garagnon poursuit sa marche en avant grâce à un Delys royal. En face, on s’accroche. Guillem et ses hommes attendent leur heure, viendra-t-elle ?
Nous sommes à la 10e mène, le dénouement approche. Du moins le croit-on. Dubois et Garagnon voient se profiler un second titre, Delys attend son heure ; Puis tout à coup le néant…
Caillol vient de sortir un carreau dont il a le secret. Le public jubile. « Hervé, Hervé » entend-on dans les tribunes. «Bébé», comme on le surnomme est le chouchou du peuple marseillais... L’équipe Guillem vient de marquer trois points. Elle a trouvé son second souffle. En face le désarroi se lit sur les visages. La partie vient de tourner, Guillem devient impérial, fait passer les boules, gagne des points difficiles. C’est le show Guillem. Dubois n’a plus son assurance, Garagnon baisse d’un ton et Delys semble affecté.
Le vent a tourné dans une ambiance de corrida l’équipe Guillem, dans laquelle Bascunana est imperturbable, revient au galop. Au sent le chant du Cygne pour Garagnon-Delys-Dubois. Ils craquent et en face c’est l’euphorie.
L’ultime mène est un calvaire pour Dubois et ses associés. Il ne peuvent plus réagir, étouffés qu’ils sont par un adversaire qui sent la victoire proche, si proche, qu’elle survient au bout de deux heure trente de jeu.
C’est le chouchou, Caillol qui glisse le dernier point dans une ambiance indescriptible. Non Messieurs, vous ne rêvez pas, vous venez de gagner le 50e Mondial à la pétanque. C’est plus qu’une victoire, un triomphe pour Guillem-Bascunana-Caillol. En face c’est la consternation . Delys est KO debout, lui aussi aurez mérité de monter sur la plus haute marche du poduim.
Un vrai bonheur envahi le stade du Vieux Port qui a vécu une finale à la Marseillaise, avec des expressions bien de chez nous, une verve pagnolesque retrouvée. Une finale où les hommes ont fait honneur aux couleurs locales. Les deux équipes méritent le respect mais une seule a décroché la timbale. Elle rentre dans l’histoire en remportant la 50e édition et Guillem-Bascunana-Caillol viennent grossir le contingent des gagnants dans le plus grand concours du monde.
Roger Gatti